Grégory CYR

Comédien – Auteur

GRÉGORY CYR

Biographie

Grégory Cyr – Offrir, vivre, incarner

Grégory Cyr, né le 31 juillet 1972, aime offrir et être généreux, à la vie comme à la scène. Il quitte l’école à seize ans, porté par une intuition silencieuse, sa place n’est pas là. Il prend la route sans diplôme, sans livre, avec pour seul bagage le silence de ceux qui cherchent sans savoir quoi. Il erre longtemps dans l’ombre du monde, jusqu’au jour où un texte, Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset, vient frapper son âme. Une révélation. Une braise qui allume la flamme. Une déflagration douce, mais irrévocable.

Alors, il pousse une porte, celle d’un cours d’art dramatique. L’école, au nom presque prophétique, s’appelle Les Enfants Terribles. Ses émotions, longtemps enfouies, trouvent enfin une langue. Ce qui le déborde devient boussole. Il comprend, peu à peu, que sa sensibilité n’est pas un poids, mais une force. Qu’elle peut même devenir un métier. Depuis, il œuvre, porté par une passion fiévreuse et une hypersensibilité à fleur de peau. Il avance avec exigence et humilité. Le réel l’inspire, l’imaginaire l’élève. Chaque silence est une vérité, chaque regard une émotion, chaque respiration un souffle de vie. Il cherche l’invisible, l’instant suspendu, le rien qui dit tout. Il travaille avec foi, avec cette certitude intime que la vérité se niche dans les détails, les failles, les élans fragiles. Ce qu’il aime, au fond, c’est l’art de ne rien ajouter, tout est déjà là.

Il a accepté ses fêlures comme on accepte sa signature. Il avance sans masque, brûlant d’une vérité qu’il n’ose plus trahir. Être pleinement lui-même est devenu son plus grand rôle, peut-être son plus beau combat, pour devenir enfin celui qu’il aurait regretté de ne jamais être. Issu de la Seine-Saint-Denis, Grégory grandit dans un monde rude, qu’il observe plus qu’il ne s’y fond. Très tôt, la vie l’éprouve. Des absences, des blessures silencieuses, une perte immense. Il se rêve d’abord maître-chien, au service de l’humain. Il intègre la police, espérant y trouver sa voie. Mais l’expérience le confronte à un monde trop étroit pour lui, où il ne se reconnaît pas. Il tourne alors le dos à ce rêve. Il entre dans le monde de l’entreprise par nécessité. Treize années dans le secteur de l’assurance, où il grimpe les échelons jusqu’à la direction de la formation. Il y découvre un goût pour la transmission, la parole, la mise en scène de savoirs. Et puis, un jour, il ose, il passe l’audition avec succès d’un cours de théâtre. Ce sera le déclic. Il a 30 ans passés, le plus âgé de sa promo, mais qu’importe. Il est enfin à sa place.

La suite est une vie de choix, de renoncements parfois. Un spectacle de clown pour les enfants, quelques rôles au théâtre… puis une pause nécessaire. L’amour entre dans sa vie. La maladie aussi. Il met sa carrière artistique entre parenthèses pour s’occuper des siens, pour élever, soutenir, tenir debout. Il crée un commerce de Body Piercing, à Antibes. Il devient une référence dans son domaine jusqu’à l’épuisement, qui lui rappellent qu’il est temps de revenir à l’essentiel. L’art dramatique.

Depuis quelques années, il est revenu à la scène, à la caméra, à l’écriture. Il a tourné deux films, le premier a rencontré son public, le second est en post-production. Et toujours, il écrit. Sur ce qui le traverse, l’interroge, le bouleverse. Il écrit sur ce qui ne se dit pas. Grégory est un homme habité par les femmes de sa vie. Par des filiations troublées, et cette douleur sourde qui traverse les générations. Il transforme cette sensibilité en matière de jeu. Il fait de l’art un refuge, un tremplin, un espace de vérité.

Acteur, auteur, réalisateur… mais avant tout un homme qui cherche la vérité. Dans les regards, les failles, les silences. Un homme qui n’a pas choisi la lumière, mais qui s’y tient, fragile et debout, pour mieux éclairer les zones d’ombre. Ce qui émeut chez Grégory, ce n’est pas ce qu’il montre. C’est ce qu’il dégage, sans rien dire. Une intensité douce, une écoute rare, une vérité exprimée dans chaque regard. Il n’a rien à prouver, juste à être. Et c’est peut-être là sa plus grande force.